Diversité et droits culturels.

Publié le par Jean-Claude Pompougnac

Culture et politique.

 

 

 

 

 

 

 

Il en va des droits culturels comme de la laïcité. De-historicisés, dépolitisés, il deviennent des dogmes. Offerts aux manipulations et instrumentalisations des fondamentalistes de tous poils, intégristes et autres réactionnaires. Mais aussi aux tenants d'un libéralisme autoritaire ou, en même temps, d'un autoritarisme libéral comme je l'ai signalé ici à propos des incultes amnésiques au pouvoir qui nous enfument et voudraient nous faire oublier que la loi sur la séparation des églises et de l’État relève en réalité du grand art du compromis pragmatique.

Il en va des droits culturels et de la laïcité comme de la démocratie.

 

 

La démocratie, cela ne consiste pas à s'unir, comme l'annoncent sans cesse les conservateurs attardés. C'est au contraire l'art de se diviser.

Alfred Sauvy. « Le coq, l 'autruche et le bouc... émissaire (Grasset 1979)

 

Les droits culturels, un cadre propice à la diversité culturelle

Pour faire suite à mes deux précédentes notes : 

Droits culturels et mémoire courte.

 

Je rapprochais la prolixe et confuse adresse de l'actuelle FNCC aux candidats à la prochaine élection présidentielle Pour une République culturelle décentralisée  du Document d'orientation politique de la FNCC (juillet 2013).

 

Les lignes de force de ce texte s'organisaient en référence aux droits culturels afin d' étayer une approche rénovée des politiques de la culture. Pour consolider les positions alors adoptées un travail documentaire et d'analyse de leurs fondements théoriques et politiques a été engagé.

En témoigne le dossier A propos des DROITS CULTURELS SOURCES ENJEUX POINTS DE VUE réalisé par Vincent Rouillon et publié en avril 2015

 

Les quelques documents présentés ici traitent parfois plus directement de l’idée de diversité ou plus spécifiquement de celle des droits culturels. Depuis l’origine les deux notions sont étroitement associées, voire quasi équivalentes : les droits culturels supposent de pouvoir vivre sa diversité, sa singularité, et la préservation et la promotion de la diversité des expressions culturelles appellent le respect des droits culturels. Ce que la Déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle exprime par cette formule : « Les droits culturels, un cadre propice à la diversité culturelle ».

Ce dossier sera repris en mars 2017 sous le titre Sources et enjeux des droits culturels, augmenté de contributions et témoignages des responsable de la FNCC de l'époque, et amputé de certaines autres.

 

 

 

 

 

Ce dossier sera repris en mars 2017 sous le titre :

augmenté de contributions et témoignages des responsable de la FNCC de l'époque, et amputé de certaines autres.

 

 

 

 

 

Pour en revenir au Document d'orientation politique lui-même, il est assez rare que ce genre de texte fasse l'objet d'une lecture soutenue, attentive, plurielle et critique.

Ce fut le cas de la part de  l'Institut de coopération pour la culture aux travaux duquel j'ai jadis participé.

Cette analyse publiée sous le titre Adoptons une position plus large sur la culture pour définir les futures politiques publiques.

Privilégier le choix d’un processus plus que d’un modèle.

Lors du 5ème séminaire de l'Institut de Coopération pour la Culture, nous nous sommes attachés à travailler sur le texte d'orientation politique de la Fédération Nationale des Collectivités territoriales pour la Culture (FNCC) de janvier 2013 intitulé Des politiques culturelles pour les personnes, par les territoires. Même avec un temps de préparation, cet exercice fut périlleux au regard de la richesse et de la complexité des notions abordées et des cadres de référence proposés. En mobilisant plus ou moins explicitement différents textes internationaux, ce texte rappelle au lecteur que les politiques culturelles ne se résument pas à une politique autour des arts et de la création artistique. En prenant un référentiel très large de la culture, la FNCC met en débat de nouvelles orientations politiques. Sur quels fondements reposent ces nouvelles propositions ? Celles-ci permettent-elles d'envisager de nouvelles pistes de définition des politiques culturelles publiques ? La FNCC avance un changement de paradigme, à partir duquel un nouveau modèle de développement et de gouvernance serait envisageable. Ce texte ouvre indéniablement de nouvelles perspectives. Face à la vieille routine qui s'est mise en place autour des institutions culturelles, avec une prépondérance du modèle professionnel et d’excellence soutenu par le ministère de la culture, le changement de référentiel proposé par la FNCC autour des droits culturels et des droits à la personne oblige en effet à reconsidérer le modèle dans son ensemble.

(…/...)

 

 

La FNCC a d'ailleurs accusé réception de la contribution de l'Institut de coopération pour la culture (Lettre d'échanges n° 112, septembre 2013)

Institut de coopération pour la culture : une analyse du document d’orientation politique de la FNCC

 

L’Institut de coopération pour la culture – un “espace intergénérationnel de pensée” sur les politiques culturelles a consacré son séminaire du 5 mai 2013, intitulé sous forme programmatique “Adoptons une position plus large sur la culture pour définir les futures politiques publiques”, au document d’orientation politique de la FNCC.

 C’est pour la FNCC une grande satisfaction que de constater l’intérêt suscité par son document d’orientation politique élaboré par ses élus en janvier 2013. Et notamment cette dizaine de denses pages d’analyse critique rédigée par l’Institut de coopération pour la culture. Certes, ses auteurs doutent que le texte de la FNCC suffise à « réellement faire évoluer les pratiques décisionnelles et professionnelles ».

(.. ./...) On ne pouvait pas trouver de terme mieux approprié à l’ambition du texte de la FNCC que celui de remplir « une fonction charnière » dans le devenir de politiques culturelles.

Les points positifs selon l’Institut : c’est tout particulièrement pour sa perspective d’élargissement du champ des politiques culturelles que l’Institut voit dans le texte de la FNCC une contribution nécessaire au débat politique : « Ce texte est l’affirmation qu’aujourd’hui les politiques publiques ne peuvent plus être réduites, comme cela a été le cas pendant plusieurs décennies, aux politiques artistiques et qu’il est impérieux de s’appuyer sur une conception plus large de la culture. » Une piste fertile dans la mesure où ce texte représente pour les collectivités, qui ont trop longtemps intégré le modèle de l’État, « une possible voie de sortie » en posant « indéniablement les termes d’un débat essentiel [qui] peut potentiellement ouvrir, d’une part, de réelles perspectives de rééquilibrage et de coopération entre les collectivités publiques, d’autre part, un réexamen des modalités de gouvernance qui chercheraient à impliquer de manière significative tous les acteurs, y compris les citoyens. »

© Vincent Rouillon


A SUIVRE

 

Sur La Cité des sens : Les droits culturels en question (s)

 


 

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