Droits d'auteur et copyright : ne pas confondre...

Publié le par Jean-Claude Pompougnac

Cet article montre que la confusion entre droit d'auteur et copyright est un danger et pourquoi les tenant du libre devraient s’en soucier au plus haut point.

Les droits relatifs à une oeuvre de l’esprit s’articulent selon deux axes.

Le droit moral concerne la reconnaissance de la souveraineté du créateur sur sa création. Puisqu’il en est le créateur, sans qui rien n’existerait, il a tout pouvoir sur son oeuvre. Il peut notamment exiger que soit respectée l’intégrité de son oeuvre, et qu’elle ne soit pas exploitée d’une façon qui lui déplaise. Par exemple, le droit moral signifie, mais ne se limite pas aux points suivants :

  • L’oeuvre ne doit pas être altérée. (Le galleriste ne peut pas rajouter un Mickey sur mon tableau ; l’éditeur ne peut pas me sucrer un chapitre sans mon consentement.)

  • Elle doit être exploitée conformément à mes voeux. (Je peux refuser que Marine Le Pen utilise ma chanson pour introduire un de ses meetings si je déteste ses idées ; si un éditeur charcute une de mes traductions, je peux refuser que mon nom apparaisse pour ne pas être associé à ça.)

  • J’en suis le créateur et c’est inaliénable1. C’est le droit de paternité.

Avec les droits patrimoniaux, nous quittons le monde pur de l’idée. Quand une création est disséminée, elle estexploitée, et cela relève classiquement de la logique économique : le public va jouir de l’oeuvre, en retirer un plaisir (ou un avantage, si, par exemple, une entreprise veut illustrer sa publicité avec ma chanson), et va donner de l’argent en échange de ce travail. Sachant que dans la logique de marché2, la jouissance d’un produit se rapporte à l’achat de celui-ci, l’exploitation de la création se fonde, en première approche, sur la production d’exemplaires et leur commercialisation.

C’est ce que recouvrent les droits patrimoniaux : une oeuvre fait partie du patrimoine d’un créateur, droits qui sont exploités contre, espérons-le, rémunération. Notons que ces droits appartiennent à la base, eux aussi, au créateur ; mais que, la plupart du temps, il n’est pas armé pour les exploiter (on est rarement auteur, éditeur, distributeur et libraire à la fois), aussi va-t-il les céder, contre rémunération, à un acteur qui va, lui, les exploiter, et dont c’est le métier.

C’est pourquoi les contrats d’édition etc. s’appellent techniquement des « contrats de cession de droits d’exploitation ».

Maintenant, abordons les particularités des deux régimes : copyright et droit d’auteur.


 

Lire la version complète de cette note

© Lionel Davoust

Lionel Davoust est un écrivain de fantasy et de thriller (Le Mystère Léviathan, Points, La Volonté du Dragon, Critic), anciennement biologiste marin et soigneur d'orques. Blogue tous les jours, conseils d'écriture, actualités du livre, récits de voyage, bêtises et coups de gueule. Dieu est mort et vous êtes tous vivants.

 


 

Actualités des politiques culturelles

Cliquez sur le lien ci-dessous pour consulter :

Politiques culturelles, mon fil d’actualités sur Scoop'It

*

*

 

 

 

Ce blog a donné lieu à une création de notice bibliographique dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de France. 


 Titre : La Cité des sens

 ISSN : 2270-3586

 

          Share
Retrouvez moi sur Google +
Ebuzzing - Top des blogs
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article