Les fondements de la politique culturelle (suite)
Il est aujourd'hui fréquent, pour ne pas dire banal, de prendre le temps de l'échange et du dialogue pour mieux concevoir la politique culturelle du territoire. On doit s'en féliciter car une telle approche montre que la culture est devenue une affaire très sérieuse pour les collectivités locales. On connaît les chiffres dans leur puissance évocative. Quand l'Etat peine à atteindre le 1% de son budget pour la culture, les municipalités affirment leur détermination, avec des moyennes dépassant 15% pour les villes de plus de 150 000 habitants et près de 10% pour les villes de 10 000 à 150 000 habitants. Fort de ces performances, beaucoup pensent que la politique de la culture est solidement installée dans les villes sinon dans les campagnes, qu'elle a gagné un droit de cité indubitable et que l'enjeu culturel premier est maintenant de bien gérer ces ressources culturelles publiques mises au service des habitants. En tout cas, de « mieux gérer » car la très grande part des dépenses culturelles des villes est chaque année est pré-affectée sinon rigidifiée, au point qu’il n’y a quasiment plus de marges pour envisager d’ouvrir de nouvelles voies de politique culturelle. Revendiquer être un « bon gestionnaire » de ces acquis, est sans doute un bon argument pour être pris au sérieux, surtout dans un moment où les politiques publiques sont de gré ou de force embarquées dans un grand mouvement d'évaluation.
Pour autant, il n'est pas tout à fait certain que cette stratégie soit la meilleure entrée pour construire l'avenir des interventions culturelles publiques. Pour une raison connue de tous et qui justifie parfaitement les états généraux que vous organisez ici : les interventions des collectivités locales concernant la culture sont tellement disparates qu'il serait bien naïf de croire que la politique culturelle repose sur des fondations homogènes garantissant sa longévité. Le service public de la culture, comme on dit souvent, cache derrière l'affichage d'une politique culturelle une et indivisible pour tous, des acteurs qui ne poursuivent pas le même idéal et défendent des intérêts fort divergents.
Ainsi commence le texte de l'intervention de Jean-Michel Lucas aux récents Etats généraux de la culture à Quimper.
Télécharger ce texte : Téléchargement interventionrevu_au_30_novembre_tats_gnraux_quimper.doc
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Les oeuvres (presque) complètes de Jean-Michel Lucas sur le site de l'Irma
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