L'esprit de l'escalier.

Publié le par Jean-Claude Pompougnac

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Lorsque j’ai préparé les documents à l’appui de mon cours sur l’approche historique des politiques culturelles en France, je n’avais pas connaissance du document présenté ci-dessous

Ce témoignage sur ce que fut l’invention d’une politique culturelle par les communes de la banlieue rouge permet pourtant de tracer un intéressant fil (rouge, bien entendu) entre les fondements de cette action dans les années 60 et la déclaration de Villeurbanne -mai 1968- (dont les effets se prolongeront dans la priorité aux artistes qui a marqué la période Jack Lang).

Si l’on suit l’autre fil qui va de l’émergence du thème du développement culturel (période Jacques Duhamel ; voir la déclaration finale du Colloque d’Arc et Senans ; 1972) à l'Agenda 21 pour la culture on comprendra que rien n’est plus vain que d’opposer Art et Culture si l’on veut comprendre l’évolution, les contradictions et les méandres de l’action conduite par l’Etat dans ses relations complexes avec les pouvoirs locaux.

Recherche sociale : Au cours d’une rencontre organisée par Profession banlieue, vous avez évoqué le comité du PCF en 1966 sur la question des idéologies et de la culture qui, tout en reconnaissant la liberté artistique, a conforté une scission entre le mouvement social et les artistes. Est-ce que vous pouvez

préciser ?

Alain Berestetsky : Il faut revenir un peu en arrière. Dans les années 1950, le PCF, comme le reste de la société, vit une vraie crise de modernité. Il est resté très inféodé à l’URSS, mais de plus en plus de militants issus du monde intellectuel, qui s’étaient rassemblés autour du Parti après-guerre, contestent ses positions radicales.

Il continue à apparaître pour beaucoup comme totalitaire. Il convient de modifier en profondeur cette image.

C’est la tâche que se donne son comité central d’Argenteuil du 13 mars 1966.

Il a pour objet de traiter des « problèmes idéologiques et culturels ». Au-delà d’une série de questions d’influence interne entre notamment Aragon, Althusser, Garaudy… Ce comité central permettra d’adopter une résolution affirmant le principe

de l’indépendance des artistes vis-à-vis du mouvement social et politique.

Désormais, les créateurs ne seront plus inféodés à une culture ouvrière de référence. Cette ouverture du PCF signifie pour les intellectuels et les artistes qu’ils peuvent enfin lui faire confiance, qu’ils peuvent y rester ou y entrer sans risque de sefaire absorber ou exclure. Les maires des villes de la banlieue parisienne seront les plus dynamiques à défendre et animer les idées de ce comité central. Ils ouvriront leurs portes aux créateurs, notamment à Saint-Denis, Malakoff, Aubervilliers,

Nanterre…

Lire l’entretien : Téléchargement berestetsky_action_culturelle.pdf

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