Violence des échanges en milieu artistique

Publié le par Jean-Claude Pompougnac

Sur le site du Théâtre 71 (Malakoff, Hauts de Seine), on peut  lire ce billet d'humeur signé de son directeur, Pierre Ascaride.

J’AI SERRÉ LA MAIN
DE CHRISTINE ANGOT



Avignon, un pince-fesses chic sous des platanes séculaires pendant le Festival.
Une amie qui me veut vraiment du bien :
- « Christine, je vous présente Pierre Ascaride »
L’autre me regarde comme si j’étais un étron ; style :
« qui est ce ringard ? mais faut-il tous les connaître ?
Moi, Christine, je dois serrer tout ça ? »

J’attrape à contre-cœur la main qu’elle me tend. Froide, sèche, regard dur et méprisant, un physique de prof de fac dirigeant un DESS de management culturel (c’est comme ça que je les imagine).

Après le gros Bébert me dit :
- « Alors, tu lui as serré la main qu’elle a touché la queue du comédien E*** ? Qu’avec, elle s’est homosexualisée avec Madame Marie-Christine et que avec son père, tu m’as compris ?
- Mais, Bébert, tu es bien con, elle se lave ! Je te serre pas la main quand tu as dormi chez Janine ?
- Eh oui, comme toujours, tu as raison, je suis con ! »

Et je m’en vais en me disant : Pourquoi mon père ne m’a t-il jamais sodomisé ? Avec le petit brin de plume que j’ai, j’aurais pu être sélectionné pour le Goncourt…
En fait, je ne me dis pas ça : même si la douleur doit être infinie, se faire un fonds de commerce littéraire glauque avec l’inceste, ça me débecte.

Ah ! Je l’ai dit… ça va mieux !



Pierre Ascaride
lundi 25 septembre 2006

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Voici qui rénove et revigore la critique littéraire ! Continue Pierre... A propos, le spectacle qui se joue dans ton théâtre (Théâtre 71 Malakoff)est exceptionnel et formidable. Je profite de toutes les occasion pour le dire. Cela s'appel FORETS, de Wajdi Mouhahad. Dépéchez-vous !<br />
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